Dimanche 19 décembre 2010 à 22:44

http://afterwards.cowblog.fr/images/TheHandsResistHimbyLibMahenots.jpgOn ne m'a jamais demandé si ça allait.  Je vous
le dis quand même :
Ca va. Je n'ai pas de mots
pour dire à quel point ça va, et à quel point le
fait que je puisse encore aller bien me soulage.
Je me sens stable, presque heureux, je crois.

C'est fantastique.
 

Mercredi 1er décembre 2010 à 21:20

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C'est dur d'être seul. On est toujours seul. Seul avec sa vie, seul avec ses douleurs, seul avec ses vérités. C'est pour ça que même avec la femme que l'on aime on est seul. Les gens parlent beaucoup mais n'osent jamais dire ce qui est vraiment important. Parfois ils essayent et utilisent mille mots plutôt qu'un seul, le bon mot, l'unique, le parfait, et du coup ils ne disent rien, parce que les mille mots ne valent pas ce seul mot-là. Ce mot qui nous crève, que l'on a besoin de dire, mais que l'on ne dit pas, parce qu'on ne peut pas, parce qu'on a honte, mais aussi parce qu'il n'y a personne pour l'écouter. Alors voilà. 


Je suis terrifié. 

Je me sens seul, mais je ne veux de personne dans ma vie. 

Je suis désolé. J'aurais aimé te dire oui, et je ne sais toujours pas pourquoi
je t'ai dit non. Je sais juste que j'ai fait le bon choix malgré tout. 

J'ai parfois envie de mourir, parce qu'il arrive que la vie me dégoûte,
et parce que de temps en temps j'ai honte de moi face au miroir. 

J'ai confiance en l'avenir, malgré tout. Je ne sais pas ce que je vais devenir,
mais au fond j'en suis heureux. Je sais que quoi qu'il arrive, tout ira bien.

Je donnerais beaucoup pour que ton regard retrouve la lueur que j'y trouvais
 il y a encore quelques mois. Je ne sais pas si je t'aime, je ne crois pas mais je ne
 sais pas, je ne veux pas. Je te méprise comme tous les autres malgré tout, mais
un peu moins ; je ne me l'explique pas, et ça me gêne. Je t'ai menti cent fois : 
la personne à laquelle je pense avant de dormir, c'est toi.  












 

Dimanche 12 septembre 2010 à 4:03

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  J'ai terriblement peur de devenir fou. J'aimerais que quelqu'un puisse écouter mes monstres, que l'on m'aide à faire la tératologie de mon âme. J'aimerais pouvoir laisser parler ces chimères sans être dévoré par l'abysse qu'elles peuplent. Il y a une horreur qui rôde en chacun de nous. Tout le monde la connaît ; c'est celle qui rit pendant les grandes haines, celle qui jouit quand vous faites mal à quelqu'un, celle qui vous souffle à l'oreille que vous méritez de crever les yeux ouverts et le pantalon sur les chevilles. J'ai la peur intime de devenir un jour le monstre lui-même, lentement dévoré par celui que je n'aurai pas su nourrir. De moi il ne restera que l'essentiel : le désir et la rage portés par un océan de pulsions, monstrueux et plus humain que jamais.
 

Samedi 17 juillet 2010 à 13:08

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C'est une de ces matinées d'hiver encore pleine de nuit. La pluie achève de glacer l'air. Tu regardes un peu par la fenêtre depuis ton lit. Ta nuit a été courte, ton sommeil plein de cauchemards. Il n'y a plus de café, et ton paquet de cigarettes a disparu. Les robinets de la salle de bain refusent de cracher autre chose que de l'eau froide. Tu pars les yeux rouges et cernés, mal habillé, mal coiffé, le ventre vide. Le lourd sac de lycéen dont tu n'as pas su te séparer bat plus douloureusement que d'habitude contre ta hanche. Ton estomac convulse lentement à l'intérieur de toi. Tes yeux brûlent et se ferment, des cernes violacées coupent tes pomettes. Tu te laisses secouer par le métro, désarticulé au fond d'un siège, trop faible pour lutter ; la moiteur de ses couloirs t'a donné la nausée. Tu sens les regards des autres qui courent sur toi comme un insecte sur une échine. Chaque marche endolorit tes jambes, chaque escalier est une épreuve. Ta tête roule sur tes épaules et tu ne vois que le sol, le sol dégueulasse sous tes pieds usés. Tu es laid. Quand tu quittes la lumière suintante du métro pour la nuit, tu oses lever le front ; l'air froid te gifle et déchire ta gorge. Les flocons ratés qui ont envahi l'obscurité se collent à ta peau. Tu as peur de t'enlaidir encore quand la première larme des mauvais jours éclot au coin de ton oeil. Le bruit de la rue lacère ta cervelle. Un regard accroche le tien. Elle n'est pas vraiment belle mais elle a souri. Elle t'a souri. Tu oublies le reste. Il fait un peu plus chaud, tes yeux pleurent un peu moins. Son souvenir éclairera ta journée et ce soir, face au miroir, tu sourieras. 


Merci à toutes ces personnes qui m'ont sauvé de ces jours sombres.
 

Dimanche 6 juin 2010 à 17:10

The ocean breathes salty, won't you carry it in? In your head, in your mouth, in your soul.
And maybe we'll get lucky and we'll both grow old. Well I don't know. I don't know. I don't know. I hope so.

-Modest Mouse, Ocean Breathes Salty.


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J'ai vécu mes meilleurs moments près de la mer. Des moments de violence, d'extase, des instants de ce bref bonheur qui vous saute à la gorge dans sa plus extrême évidence. J'ai vécu de ces entreintes amicales et amoureuses, j'ai vu ces sourires et ces regards perdus dans les mèches de cheveux que le vent poussait sans relâche contre nos visages. Comme le ronronnement d'un chat, comme les impacts de la pluie, le bruit du flux apaise et rassure. S'assoir, s'allonger et se laisser dévorer par l'éternité de l'océan, par sa respiration, son odeur, son étendue et puis attendre que tout soit gâché lorsque l'on comprendra que l'on est un peu heureux. Alors on se relève, hagards et titubants ; le sable ruiselle à l'intérieur de nos vêtements. L'espace d'un moment, on s'est noyés.

 

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